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#1 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Facebook, début de la fin ? » 21-02-2008 20:42:09

Le concept des réseaux sociaux trouve ses limites dans la superficialité des échanges. Au départ c'est un émerveillement de pouvoir communiquer avec des gens de toute la planète autour d'une passion, d'un type de musique, du métier que l'on fait ou des gens qu'on admire. Le problème c'est que l'utilisateur vit là où il vit, et que l'autre, au bout du réseau, est désespérément ailleurs, et puis que tout ceci, après tout, est bâti sur du faux-semblant.

Car on n'aurait pas besoin de réseaux sociaux si le lien social n'était pas en perdition, mais en même temps, le vide sépulcral où se retrouve l'utilisateur de ce type de gadget, sitôt qu'il a éteint son ordinateur, lui offre à comparer ce qu'il en est des "amis" de Myspace et autres Facebook, et des rapports humains qu'il peut avoir au bistrot où il prend son café le matin, à la cantine ou à la brasserie où il prend ses repas, dans la rue qu'il parcourt pour aller au boulot et en venir. Le lien social il se tient là, dans le réel.

Alors c'est sûr que le réel est ennuyeux, pollué, risqué, qu'il y a la promiscuité dans les transports en commun et l'odeur d'après-rasage à deux balles du voisin de table. Mais bon, ce voisin de table-là, il partage votre réalité ambiante et l'échange que vous pouvez avoir avec lui, si anodin soit-il, peut entraîner d'autres échanges plus riches, par exemple si vous cherchez un job, quelqu'un pour garder le petit, un nouvel appart' ou quelqu'un avec qui refaire votre vie.

Sur MySpace, on compte peut-être Mylène Farmer, Britney Spears ou Barack Obama parmi ses "amis", mais on sait bien, à moins d'être complètement naïf, que ce ne sont jamais que des serveurs qui répondent en leur nom à vos éventuels "Thanks for the add". Autour, ce sont des no-lifers comme vous, à savoir des gens qui s'ennuient dans leurs petites vies, qui font un boulot qui ne les intéresse pas trop, qui auraient envie de gagner plus d'argent, des-qui-voudraient-et-qui-n'y-arrivent-pas, comme il y en a toujours eu (parce que c'est comme ça, la vraie vie), ou d'autres qui ont un truc à vendre, ou eux-même à vendre, et qui usent de ce biais pour élargir leur potentiel de clientèle.

Au bout d'un moment, on fait la part des choses, et c'est peut-être ce qui est en train de se passer pour Facebook. Il y a aussi cette omniprésence du risque d'être tracé, suivi, ciblé, qui finit par créer la méfiance et renforce le faux-semblant par l'adoption de pseudos et le floutage des profils. On en met le moins possible sur qui on est vraiment, on en rajoute dans la fable, on va jusqu'à s'idéaliser, on se la raconte de la sorte un petit moment, le temps d'en revenir et de passer à autre chose.

Et forcément on trouvera autre chose, après Facebook, après Myspace, après Bebo, pour pallier à la déroute du lien social, ce petit truc tout bête qui rendait la vie en société acceptable, qui mettait du piquant dans le quotidien, qui faisait qu'on ne se considérait pas qu'en termes de pognon, de patrimoine et de statut social, qui se jouait du clivage winner/loser et qui nous rendait solidaires les uns des autres en cas de pépin.

Les réseaux sociaux, c'est le refoulé du lien social qui gicle sous un clavier d'ordi. Une énorme envie de se refaire un bout de chemin avec ses semblables, de taire la peur d'autrui, la défiance à l'endroit de l'altérité qui nous ont été inoculés par le formatage néolibéral à quoi on nous a soumis des années durant, histoire de nous inculquer le devoir de "prendre ses responsabilités" et par là, induire en nous le sentiment que nous sommes seuls au monde et à ne devoir compter que sur soi. Trust nobody !

Je pense pour ma part que nous sommes responsables les uns des autres, que c'est sur cette conception de l'humain que se noue le lien social, que les réseaux sociaux, s'ils en signent la faillite, de ce lien social, sont peut-être une étape obligée vers sa reconquête.

#2 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Mode d'emploi : Télécharger avec BitTorrent » 19-01-2008 18:45:36

Et l'enregistrement en ligne (via Audacity ou n'importe quel autre éditeur de son) de musique diffusée en streaming sur Deezer (par exemple) ? Bien sûr ça réclame un peu de savoir-faire et de patience mais on peut se composer comme ça, on ne peut plus légalement, une discothèque à bon compte.

#3 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Web 2.0 : «L?anonymat n?est plus qu?une notion nostalgique» » 16-01-2008 21:10:54

J'ai remarqué aussi qu'en dehors des blogs qui bénéficient de l'hospitalité des grands media, les commentaires aux posts sont rares. Alors pourquoi blogue t-on ? J'ai essayé à plusieurs reprises de tenir un blog, et à chaque fois, j'ai mis fin à l'expérience assez rapidement, faute précisément de feedback. Je me dis que si je pense avoir quelque chose à exprimer d'une façon ou d'une autre (poésie, écriture, musique sont mes moyens d'expression), c'est en direction d'un éventuel public. Autrement je me parle à moi-même, or le soliloque ne m'intéresse pas. Mon but en tant que blogueur était de parvenir à échanger avec l'autre, c'est à dire à susciter la rencontre, le dialogue, le débat, non pas autour de ce que j'ai éventuellement à dire ou à faire entendre, qui dans mon idée n'est que prétexte à l'échange.

Or j'ai échoué dans cette tentative d'échange. Mauvais joueur, je n'ai pas repris la partie.

Une pratique lucide du blog nous amène à comprendre, tout bêtement, que nous ne sommes, chacun d'entre nous, qu'une poussière dans la multitude, et qu'il est un peu puéril de chercher à attirer l'attention sur soi de cette façon.

Pour continuer avec Freud, peut-être est-ce vachement anal, un blog. "Voyez ce que j'ai fait, ça vous plait, vous en voulez davantage ?" semble nous dire le blogueur. Faire quelque chose de l'insignifiance. Lui donner à vivre une vie. Naguère il y avait les fanzines pour ça. La voie de garage de l'écrivaillon, du crobard bénévole, du poème autocratique. A présent le Web 2.0 propulse tout ça sur des "autoroutes de l'information" où le trafic reste fluide et où il se produit peu de collisions.

C'est justement par la collision que le Web 2.0 pourrait s'abstraire de son rôle de substitut, de simulacre, d'habitude addictive pour no-lifers.

#4 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Web 2.0: Comment en sortir » 31-12-2007 21:28:23

@Alain : D'accord avec toi, mais je ne suis ni DRH ni employeur. Je peux comprendre cependant que pour certains postes de responsabilité "sensibles", un employeur puisse demander à ce que soit "googlé" un postulant. Même si dans ce domaine les limites sont vite posées (voir plus haut)...   

Bonnes fêtes à tous, meilleurs voeux ! :-D

#5 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Web 2.0: Comment en sortir » 30-12-2007 22:23:10

Pour ce qui concerne les prêts, je pense que c'est surtout une question de solvabilité. Sur le "googling" pratiqué par les DRH aux fins de mieux cerner le profil d'un postulant à un emploi, ce n'est malheureusement pas de la mythologie. D'où l'intérêt d'adopter un ou plusieurs pseudos lorsqu'on dépose du contenu sur le web, et autant que possible, d'éviter de diffuser son portrait. En fait, il faut se tenir sur le fil entre méfiance légitime et parano raisonnée. Le web c'est un peu comme le monde extérieur. On traverse dans les clous, on ne sort pas de chez soi tout nu, on ne raconte pas sa vie au premier venu dans le métro, on n'abandonne pas son lecteur MP3 sur le zinc où l'on sirote son café, et il est des quartiers dont on sait qu'il vaut mieux ne pas s'y aventurer après le coucher du soleil. Les petites infos personnelles laissées sur le web... devront être aussi peu personnelles que possible. Précaution élémentaire à prendre pour éviter les recoupements de profils et par là, les traçages douteux qu'évoquait Alain. L'habitude s'acquiert très vite, et comme l'imagination est un muscle, il n'est pas vain de la faire travailler !

#6 Re : L'actualité d'Ecrans.fr » Web 2.0: Comment en sortir » 27-12-2007 17:44:31

Big Brother a peut-être d'autres chats à fouetter que les greffiers de gouttières que nous sommes. Exploitation commerciale de nos données personnelles, cela ne veut pas dire que le Département d'Etat dépêchera une poignée de ses sbires chez quiconque, du fond de son bled de France profonde, se laissera aller à critiquer le capitalisme ou la politique de Bush dans son blog sur Myspace ou Facebook. Déjà, on ne tiendra compte que de ce que vous affichez en connaissance de cause, en matière de goûts musicaux, de loisirs, de lectures, de films favoris... A noter qu'un traçage bien plus insidieux existe déjà dans la vie courante à partir du moment où on utilise un chéquier, une carte de crédit ou une simple ligne téléphonique. Les pratiques de France-Télécom sont sans doute plus intrusives que celles de n'importe quel réseau social, puisque ce service dit "public" sait précisément qui téléphone à qui parmi ses abonnés, à quelles heures et à quelle fréquence, et personne ne semble s'en émouvoir...

Concernant les réseaux sociaux, on peut en user à bon escient et s'en amuser sans prendre de risques, moyennant quelques précautions fort simples.

En mettre le moins possible sur soi. Rien ne nous y oblige. Créer une boîte e-mail extérieure à son FAI (Gmail, Yahoo), que l'on réserve à cet usage et fermera si besoin. Remplir les rubriques âge, localisation, niveau d'études, passions... en restant dans le flou. Et surtout, surtout, utiliser un pseudo et ne JAMAIS mentionner son adresse perso ni ses coordonnées téléphoniques. Moyennant quoi l'on pourra retirer l'intérêt et la distraction que l'on attend de jouets tels que MySpace, Skyblog et autres Facebook. Car ce sont essentiellement des jouets, ils servent à tuer le temps quand on en a de trop (cela peut arriver), à tout prendre c'est plus marrant que ce qui se passe le soir à la télé, et en prime on peut parfois y rencontrer des gens sympas.

Mais comme tous les joujoux, on s'en lasse vite. Et quand on en a fait le tour,  on s'aperçoit qu'on aura eu beau fermer son compte, non seulement Google continue à en mentionner l'existence mais ce moteur de recherche permet, en cliquant sur l'option "cache" de consulter la page qu'on a cru fermer à jamais, proposant même un historique des modifications de cette page dans sa rubrique éponyme.

Solution : contacter Google par mail, et demander à ce que le lien disparaisse en invoquant le souci de préserver sa vie privée. Google s'exécute en général assez rapidement.

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