Les forums d'Ecrans

Annonce

Pour participer aux forums d'Ecrans.fr, il faut d'abord s'inscrire. Pour vous inscrire, cliquez ici.
Si vous possédez déjà un compte, cliquez ici.

#1 19-10-2011 14:53:09

Ecrans.fr
Administrateur
Inscription : 25-06-2007
Messages : 1 000

Quand l?université se met au numérique

Quand l?université se met au numérique

Les nouvelles technologies se sont imposées aux enseignants et étudiants. La France est même plutôt pionnière. Enquête à la fac de Nantes.

Lire l'article

Hors ligne

#2 19-10-2011 17:39:21

LaMirabelle
Habitué
Inscription : 28-11-2008
Messages : 760
Site Web

Re : Quand l?université se met au numérique

Oui, mais c'est rare. J'ai travaillé comme Maître de Conférence et les possibilités aux USA me semblent bien supérieures. Enfin, bravo à Nantes !
Il reste à changer le système protectionniste de recrutement (doctorat + qualification CNU et doctorat + expérience d'agrégé dans le secondaire, qui n'a pourtant rien à voir avec le supérieur. Je suis chercheur mais le secondaire ne me tente pas, donc je préfère travailler à l'étranger. Voilà plein de chercheurs qui n'ont jamais enseigné dans le secondaire, ni de qualification du Centre National des Universités :  http://independent.academia.edu).
Mais ça ce n'est pas demain la veille. En France on s'accroche aux traditions, parfois, souvent avec trop peu de distance.

Dernière modification par LaMirabelle (20-10-2011 08:20:36)


Mon blog bilingue d'illustration et de photo : http://www.leblogdelamirabelle.net
Mon site de formation et traduction : http://www.officemagenta.net
Mes peintures numériques sur t-shirts: http://lamirabelle.wordans.fr

Hors ligne

#3 20-10-2011 03:09:10

Albatrours
Nouveau membre
Inscription : 20-10-2011
Messages : 1

Re : Quand l?université se met au numérique

Peut-être que la France possède certains pôles très en avance comme Nantes, mais alors il y a une fracture numérique.

A la Sorbonne par exemple, vieille dame encore peu au fait des nouvelles technologies, la plupart des salles ne sont pas équipées de vidéo projecteurs, et la plateforme numérique est très peu utilisée par les enseignants. Car c'est bien là le principal problème : même si les moyens existent/existaient, beaucoup d'enseignants sont rétifs à utiliser ces outils.

Quel contraste avec des pays comme la Corée du Sud, où les universités (certes bien plus riches qu'en France) possèdent les équipements dernier cri et des enseignants qui en usent.

Hors ligne

#4 20-10-2011 08:16:44

LaMirabelle
Habitué
Inscription : 28-11-2008
Messages : 760
Site Web

Re : Quand l?université se met au numérique

Oui la Sorbonne, surtout Paris IV, est très mal équipée et le personnel en majorité nostalgique.

Et comme je le disais, on recrute en France à travers un système archaïque des profs du secondaire dans le supérieur. Ces enseignants n'ont pas forcément le goût ni pour la recherche, ni pour les nouvelles technologies, pas très répandues dans le secondaire, mais cruciales pour tout chercheur justement.
Aux USA la plupart des grandes revues sont disponibles sur Project Muse (http://muse.jhu.edu), auquel les universités américaines sont abonnées. Ainsi tous les étudiants peuvent les consulter sans surcoût (les études y sont déjà assez chères).
Niveau réseautage entre académiciens, pareil, la France est quasi absente: http://academia.edu (projet américain).

C'est autant un problème de mentalité en France que de coût. Je me souviens qu'à l'université de Cergy-Pontoise je rencontrais des chercheurs originaux, ouverts aux nouvelles technologies, de sorte que j'y étais tout le temps pour des journées d'étude sans même y être inscrite. J'ai vu d'autres universités françaises qui me faisaient penser à Germinal par contre, même si la volonté était là.


Mon blog bilingue d'illustration et de photo : http://www.leblogdelamirabelle.net
Mon site de formation et traduction : http://www.officemagenta.net
Mes peintures numériques sur t-shirts: http://lamirabelle.wordans.fr

Hors ligne

#5 20-10-2011 13:06:52

LaMirabelle
Habitué
Inscription : 28-11-2008
Messages : 760
Site Web

Re : Quand l?université se met au numérique

J'ai trouvé cette contribution sur le site d'Arrêt sur Images. Très intéressant.

ASSISTANTE DE FAC, MA RÉPONSE À BARBIER (http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=2849)
Par Danette O'Choc, @sinaute


Notre émission Ligne j@une avec Christophe Barbier, et les propos qu'il y tient sur les enseignants-chercheurs et la hiérarchie, nous ont valu, dans le forum, la réaction suivante de Danette O'Choc.

Je suis assistante à la fac, j'y travaille depuis maintenant 6 ans c'est donc un milieu que je connais très bien.

Il n'y a pas plus hiérarchisé qu'une université.

L'autorité des professeurs agrégés s'y exerce presque sans partage et sans discernement sur les maîtres de conférence, qui eux abusent de leurs assistants (c'est moi ça) qui passent devant les allocataires de recherche - moniteurs, qui passent avant les allocataires de recherche n'ayant pas de monitorat, qui écrasent à leur tour les vacataires n'ayant qu'un statut bâtard (ils travaillent, en quelque sorte, à la pige, enfin à l'heure quoi).

L'assistant par exemple ne choisit pas les matières qu'il enseigne. Si vous faites du droit public et que vous êtes spécialisé en droit international général, on peut très bien vous coller l'enseignement des finances publiques, s'il n'y a personne d'autre pour le faire. Et même s'il y a quelqu'un d'ailleurs. Logique. Confortable. Qui demande pas du tout d'y passer ses nuits pendant toute la durée du semestre. Expérience personnelle.

On ne choisit pas non plus son emploi du temps : on peut vous coller un cours par jour. J'ai par exemple du faire 4 A/R Paris-XXX au premier semestre, avec mon salaire de merde. Évidemment c'est moi qui paye le TGV. Quand j'ai gueulé parce que je voulais regrouper sur deux jours, en mettant en avant le fait que ça allait me coûter 900 euros par mois (j'en gagne 1191), on m'a dit "c'est pas notre problème".

Ah bon.

Au sommet, un président d'université qui orchestre le tout dans la plus grande opacité. S'il aime le doyen de la faculté dans laquelle vous êtes, et si le doyen de votre faculté est doué pour la politique, alors vous travaillerez dans un environnement qui ne sera pas trop mal loti en termes de distribution des crédits allocation de postes (toujours en nombre insuffisant, en tous cas il n'y en a jamais là où il le faudrait).

Il n'y a pas d'univers plus compétitif et cruel, en termes d'évaluation.

Celle-ci prend plusieurs formes, elle s'exerce sous la forme d'une pression qui ne dit pas son nom, au plan administratif. Les postes de professeurs / maîtres de conf / assistant sont rares, les facs étant exsangues. Celui qui se fait bien voir a toutes les chances de rester. Il faut être pote avec le prof, pote avec le maître se conf, faire passer leurs examens à leur place, se taper les corrections de leurs copies, faire plein de merdes administratives qui prennent du temps sur la recherche et dégoûtent d'enseigner dans des conditions dégueulasses : pas de bureau, pas d'ordinateur, pas de téléphone, pas d'imprimante.

Ce qu'on attend de vous : être corvéable à merci et rendre les notes à l'heure. Voilà pour le plan administratif.

Sur le fond maintenant : les postes étant rarissimes, c'est la guerre des tranchées en termes de production scientifique. Tu publies pas t'es mort, (sauf si t'es pote avec le bon prof, cf. ma description ci-dessus, voir sur le sujet l'avant dernier billet posté par Pierre Jourde sur son blog, édifiant). Les profs se volent leurs idées d'articles entre eux. une soutenance de thèse ressemble à une boucherie, Judith pourrait je pense très bien vous en parler.

Aucune bienveillance, ni même de critique constructive. Pendant quatre heures, c'est un festival de cruauté gratuite, les profs défoulant sur le jeune doctorant toute la bile accumulée lors de leurs propres lynchages : "votre travail est bourré de coquilles (c'est à dire qu'il y à trois fautes d'orthographe) ; vos sources sont incomplètes, et fausses, c'est lamentable ! (entendez par là qu'au lieu de citer la dernière édition d'un manuel de référence vous avez cité l'avant dernière, oh mon dieu) ; vos démonstrations sont lacunaires, illustration d'un manque de rigueur total et d'une pensée vulgaire (un connecteur logique de type "donc" a été oublié à la page 327).

C'est assez, comme évaluation ? Vous en voulez davantage ?

Parce que si le doctorant devient docteur, il lui faut encore, pour prétendre enseigner à l'université publique, être qualifié "maître de conférences" par un collège de prof dont les critères de nomination sont aussi impénétrables que les voies du seigneur. Si vous êtes qualifié (45 qualif sur toute la france en droit public sur 450 candidatures, ah ah ah), il vous faut encore trouver un poste, 35 dispo en moyenne.

Dans l'intervalle, vous aurez passé 6 ans en moyenne sur une thèse de sciences humaines pour avoir toutes les chances de

1. n'être pas qualifié
2. l'être et ne pas trouver de poste
3. trouver un poste à Pau quand vous êtes de Lille

cerise sur le gâteau :

4. on vous paye 2300 euros par mois. Le pactole hein.

Ah ben ça si c'est pas de la récompense hein.

Faire 10 ans d'étude, travailler comme un chien dans la solitude la plus totale, prendre tous les risques accepter toutes les humiliations intellectuelles quand son cerveau, au bout d'un moment, c'est ce qu'on a de plus précieux (cf. la pauvreté des assistants déjà racontée sur un autre forum) pour au bout du compte n'être que très très rarement valorisé, la thèse n'étant pas souvent publiée (professeurs jaloux / éditions hors de prix qui veulent pas prendre de risques etc) et n'avoir pas de job aranti du tout du tout à la sortie, Barbier a raison, c'est indécent de privilèges.

Qu'il aille se faire f****e avec sa logique de m****e.

Et non, je ne caricature pas. Et non, je suis pas énervée. C'est bien au delà.
Marre d'entendre de la merde sur les chercheurs. Marre marre marre !


Mon blog bilingue d'illustration et de photo : http://www.leblogdelamirabelle.net
Mon site de formation et traduction : http://www.officemagenta.net
Mes peintures numériques sur t-shirts: http://lamirabelle.wordans.fr

Hors ligne

Pied de page des forums