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Zoom : 50 classiques de la «dataviz»
Sept jours durant, l?agence numérique La Fonderie a investi le pittoresque campus des Cordeliers, à Paris, pour y exposer en grand format les infographies plus marquantes de ces dernières années.
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Je suis revenu de cette expo ni moins ni plus convaincu qu'en contemplant les infoviz qui se sont multiplié comme des lapins ces dernières années. On présente souvent l'image comme la manière élégante d'accéder simplement à une réalité complexe. Or ce qui crevait les yeux sur pas mal des posters, c'était à quel point la simplicité des images ne reflétait finalement que la simplicité des données (chiffrées) brutes. Un chiffre ou une série de chiffres de même nature; pas de mise en relation des chiffres entre eux, pas de recherche de causalité ou de conséquences à travers la mise en scène d'autres chiffres, pas d'explication, pas d'interprétation, pas d'analyse. L'infoviz se glorifie souvent de présenter de l'information, mais la plupart du temps il ne s'agit que de données.
Vendredi, il y avait dans les mêmes couloirs des posters de chercheurs en medecine exposés à l'occasion d'une conférences sur les kinines, ou un truc comme ça); l'écart était vertigineux, entre ceux qui savent interpréter les chiffres mais pas les présenter (l'histogramme avec des petits pois dans le rectangle...), et ceux qui savent présenter mais où on peine à voir de l'analyse.
Assez déprimant pour ce qui me concerne, et le sentiment d'être face à une communauté manquant de sens critique, notamment sur elle même. J'aurais aimé voir plus de questionnements, sur ce que c'est que l'incertitude de la représentation, ou la représentation de l'incertitude. Problèmes peut être abordés dans la journjée de confs, je n'y suis pas allé.
Il y a pourtant des voix discordantes qui s'élèvent, il y a quelques années par exemple quand je ne sais plus quel prix de la meilleure infographie attribuée à El Pais ou le NYT avait suscité des interrogations (quel intérêt de produire une image où il y a tant de choses, et tant de confusion)
La représentation des données textuelles, qualitatives, était déjà plus intéressante, peut être parce qu'elles sont fondamentalement graphiques ( les liens dans un réseau...).
C'est beau, ça ferait un joli papier peint, il y a un travail qu'on soupçonne énorme, mais qu'est ce que ça dit vraiment d'autre que "regardez moi" ?
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Tout a fait d'accord avec Hiblou, ces infographies ont tendance à tomber des mains des pauvres lecteurs soucieux de comprendre un sujet. Des représentations simples et commentées comme celles de l'émission "Le dessous des cartes' ont le mérite de jouer un rôle didactique.
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