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#26 02-12-2012 18:47:30

David Croquettes
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Re : «La notion d?auteur doit être remise en cause»

terrain hostile a écrit :

à part à matérialiser un renoncement face à l'adversité des djeuns qui veulent tout, tout de suite et gratosse, je comprend pas bien cette histoire de reconsidérer le principe de droits d'auteur. bien que très attaché à ce principe, il en est un sur lequel je ne vois aucune objection à revenir et dont personne ne parle jamais (je sais, la politique c'est pas à la mode chez les geeks): la transmission aux ayant-droits des droits d'auteur.

Il n'y a pas de transmission aux ayants droit mais aux héritiers et cela se justifie de par le droit à l'héritage qui est le même pour tous. Tout comme les barons de l'industrie transmettent leurs entreprises à leurs héritiers. C'est peut être le droit à l'héritage ou ses modalités qu'il faut revoir pas seulement le droit à l'héritage des héritiers d'auteurs.

terrain hostile a écrit :

alors ça, par contre, ça n'a aucune espèce de raison d'exister. ou alors qu'on m'explique pourquoi des enfants de créateurs ont pu se pavaner toute leur vie parce que leur père et/ou mère avait du talent et une capacité de travail > 0. contrairement à eux.

La succession Jacques Prévert c'est 300 à 400 000 euros de droits par an pas du tout à se pavaner et dépenser le magot à ne rien faire puisque sa petite fille s'occupe de la diffuser avec trois employés, donc trois salaires. Le domaine public a-t-il les moyens et l'intention d'investir et de se démener pour les œuvres qu'il a en dépôt ? Ceci sans aucun retour financier puisque par définition les droits sont épuisés.


Notez bien que je n’ai pas de téléphone portable et que je me fous aussi bien de l’iPhone que du Galaxy ou même de tout Android de merde.

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#27 03-12-2012 11:23:23

davidvincent
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Re : «La notion d?auteur doit être remise en cause»

Egmorn a écrit :

Quand je construit un pont, une maison. Quand j'écris un logiciel ou que je fabrique une machine. Je suis payer soit par un salaire, soit par une facture à la production de mon oeuvre.

Quand je suis un artiste... Je suis payé... Ben en fait tout le temps.
Qu'un artiste soit payé pour son travail c'est normal. C'est même cela que défendent les droits de l'homme. Mais la loi telle qu'elle est actuellement est incompatible avec les usages culturels de son époque car tout le monde devient hors la loi. Tu veux faire un film à Paris. Tu filmes la tour Eiffel avec ses illuminations? Alors tu dois payer les droits d'auteur. Tu veux faire un film de ton mariage avec de la musique en arrière plan? Alors tu dois payer des droits d'auteur.
L'art a toujours vécu avec le piratage. Certains des plus grands peintres faisaient des copies d'oeuvres célèbres. De plus la limite entre plagiat et inspiration est souvent ténue.
Le problème c'est que l'art et la culture sont devenus des industries et que du coup les artistes, mais surtout les maisons d'éditions, sont devenus procédurier, attaquant à tout bout de bras.

Remettre en cause cet état de fait est une bonne chose.

je suis assez d'accord,on ne se sait plus trop pourquoi l'artiste devrait etre payé ad vitam eternam pour un travail qui est fini depuis belle lurette, meme si il faut absolumment conserver son nom et sa signature au bas de l'oeuvre. On ne voit plus non plus à l'arrivée quel est le lien entre les droits de l'auteur sur sa creation et les consequences qui decoulent de ces (pretendues) infractions. Auteur qui, dans certains cas, est mort depuis belle lurette.

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#28 03-12-2012 11:23:36

simonsorcier
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Re : «La notion d?auteur doit être remise en cause»

Entièrement d'accord avec toi David. Les parallèles entre le monde du droit d'auteur et du droit du travail (artiste vs pointer à l'usine, bon, bon) sont extrêmement limités, par contre il faudrait voir parfois à penser les problèmes dans leur globalité.
Si ça choque la populace que le fils ou la fille d'un artiste puisse hériter d'une partie des droits de leurs parents, ça devrait aussi choquer que n'importe quel pékin n'ayant jamais travaillé de sa vie puisse hériter de l'entreprise familiale et de la rente associée, puis dans certain cas la couler tranquillement.

Parce que c'est la même exagération de chaque côté : pour un héritier de sardou, johnny, ou hergé, qui palperont moult billets verts chaque année, c'est aussi des millions d'artistes plus confidentiels dont l'oeuvre pourra continuer à être défendue et diffusée par leurs descendants (qui n'en deviendront pas richissime pour autant).
Et oui, gérer et diffuser un patrimoine c'est un peu comme hériter d'une entreprise ; ça entraîne aussi des coûts et des responsabilités.

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#29 03-12-2012 13:41:33

David Croquettes
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Re : «La notion d?auteur doit être remise en cause»

davidvincent a écrit :

je suis assez d'accord,on ne se sait plus trop pourquoi l'artiste devrait etre payé ad vitam eternam pour un travail qui est fini depuis belle lurette.

C'est pourtant simple. Le travail est fini depuis longtemps mais comme son résultat est en lui même immatériel, il est inusable et commercialisable ad vitam aeternam. S'il est commercialisé par d'autres il n'y a aucune raison que l'artiste n'en perçoivent pas sa quote part.


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#30 03-12-2012 13:46:05

A_
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Re : «La notion d?auteur doit être remise en cause»

diable, si on faisait pareil pour les voitures, ah non on a dit pas les bien matériels...
alors pour les logiciels, oh oui si je touchai à vie à chaque fois que quelqu'un utilise une ligne de code que j'a tapé, oh ce serait trop bien.
Ça tuerai toute innovation mais je serais riche, oh oui riche.

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#31 03-12-2012 13:54:41

Egmorn
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Re : «La notion d?auteur doit être remise en cause»

David Croquettes a écrit :
davidvincent a écrit :

je suis assez d'accord,on ne se sait plus trop pourquoi l'artiste devrait etre payé ad vitam eternam pour un travail qui est fini depuis belle lurette.

C'est pourtant simple. Le travail est fini depuis longtemps mais comme son résultat est en lui même immatériel, il est inusable et commercialisable ad vitam aeternam. S'il est commercialisé par d'autres il n'y a aucune raison que l'artiste n'en perçoivent pas sa quote part.

Dans ce cas, pourquoi dans le cadre des autres biens matériel ou immateriel les concepteurs ne touchent-ils pas leurs droits?
Pourquoi un architecte ne touche pas des droits à chaque vente d'une maison, ou sur chaque loyer?
Pourquoi ai-je le droit de revendre ma voiture, de l'utiliser pour faire taxi sans payer le moindre centimes à Renault?

Je comprends le contexte qui soutends le droit d'auteur. Mais ce droit à créer une exception qui était "acceptable" à l'époque ou les artistes étaient des protégé d'une élite riche avec une culture difficile d'accès.
Dans un monde au la culture est devenu une industrie grand public accessible à tous, cette différence de traitement entre emploi est choquante. Il est tout a fait normale d'en rediscuter et de la mettre en cause.
Je ne dit pas qu'on trouvera mieux. Mais au moins on peut essayer de chercher au lieu de crier comme des goret qu'on égorge. C'est pour le bien de tous. Car a partir du moment ou un système est jugé inique, les gens vont instinctivement chercher des modes informel de contournement. La seul façon de faire taire le piratage c'est de revenir à un modèle économique acceptable par l'ensemble.

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#32 03-12-2012 16:34:04

David Croquettes
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Re : «La notion d?auteur doit être remise en cause»

Egmorn a écrit :
David Croquettes a écrit :
davidvincent a écrit :

je suis assez d’accord,on ne se sait plus trop pourquoi l’artiste devrait etre payé ad vitam eternam pour un travail qui est fini depuis belle lurette.

C’est pourtant simple. Le travail est fini depuis longtemps mais comme son résultat est en lui même immatériel, il est inusable et commercialisable ad vitam aeternam. S’il est commercialisé par d’autres il n’y a aucune raison que l’artiste n’en perçoivent pas sa quote part.

Dans ce cas, pourquoi dans le cadre des autres biens matériel ou immateriel les concepteurs ne touchent-ils pas leurs droits?
Pourquoi un architecte ne touche pas des droits à chaque vente d’une maison, ou sur chaque loyer?
Pourquoi ai-je le droit de revendre ma voiture, de l’utiliser pour faire taxi sans payer le moindre centimes à Renault?

Parce que ce sont des biens rivaux. Une maison est unique et non reproductible à l’infini.  L’architecte en a conçu les plans, immatériels, lesquels restent en sa possession, il peut les revendre, les réutiliser, c’est son droit d’auteur… Une partition est reproductible et interprétable à l’infini sans qu’elle se détériore, sauf son support, mais on en conserve autant de copies que l’on souhaite, exploitables ad vitam aeternam. Une voiture s’use et fini par disparaître… à la casse. C’est un objet unique.

Egmorn a écrit :

Je comprends le contexte qui soutends le droit d’auteur. Mais ce droit à créer une exception qui était « acceptable » à l’époque ou les artistes étaient des protégé d’une élite riche avec une culture difficile d’accès.
Dans un monde au la culture est devenu une industrie grand public accessible à tous, cette différence de traitement entre emploi est choquante. Il est tout a fait normale d’en rediscuter et de la mettre en cause.
Je ne dit pas qu’on trouvera mieux. Mais au moins on peut essayer de chercher au lieu de crier comme des goret qu’on égorge. C’est pour le bien de tous. Car a partir du moment ou un système est jugé inique, les gens vont instinctivement chercher des modes informel de contournement. La seul façon de faire taire le piratage c’est de revenir à un modèle économique acceptable par l’ensemble.

Le problème n’est pas le principe du droit d’auteur mais le fait qu’on cherche uniquement à le faire respecter par l’interdiction ou plutôt l’autorisation préalable, ce qui implique une demande d’autorisation et un contrat en bonne et due forme. Il existe d’autre moyens d’assurer les droits patrimoniaux des créateurs que d’avoir recours à ce système qui devrait être réservé aux exploitations industrielles. C’est du moins mon avis. Et aussi : les auteurs devraient plus facilement pouvoir se libérer de leurs éditeurs, qui mènent la danse et auxquels ils sont plutôt enchaînés par leurs contrats. Les modalités de ceux-ci devraient être réformées.


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#33 03-12-2012 16:57:21

Egmorn
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Re : «La notion d?auteur doit être remise en cause»

David Croquettes a écrit :
Egmorn a écrit :
David Croquettes a écrit :

C’est pourtant simple. Le travail est fini depuis longtemps mais comme son résultat est en lui même immatériel, il est inusable et commercialisable ad vitam aeternam. S’il est commercialisé par d’autres il n’y a aucune raison que l’artiste n’en perçoivent pas sa quote part.

Dans ce cas, pourquoi dans le cadre des autres biens matériel ou immateriel les concepteurs ne touchent-ils pas leurs droits?
Pourquoi un architecte ne touche pas des droits à chaque vente d’une maison, ou sur chaque loyer?
Pourquoi ai-je le droit de revendre ma voiture, de l’utiliser pour faire taxi sans payer le moindre centimes à Renault?

Parce que ce sont des biens rivaux. Une maison est unique et non reproductible à l’infini.  L’architecte en a conçu les plans, immatériels, lesquels restent en sa possession, il peut les revendre, les réutiliser, c’est son droit d’auteur… Une partition est reproductible et interprétable à l’infini sans qu’elle se détériore, sauf son support, mais on en conserve autant de copies que l’on souhaite, exploitables ad vitam aeternam. Une voiture s’use et fini par disparaître… à la casse. C’est un objet unique.

Certes, mais dans le cadre du droit d'auteur, je doit payer à la représentation. Et donc non pas a chaque fois que je prends possession de l'oeuvre mais bien à chaque fois que je l'utilise. D'ou mon analogie avec le taxi.
J'achète un CD qui est donc un bien unique avec la musique dessus. Je devrais pouvoir l'utiliser commercialement. Hors si je veux l'utiliser commercialement il me faut payer a chaque usage.
Un peu comme si un Taxi devait payer pour l'usage commercial de sa voiture.

Alors je sais on va m'expliquer que l'oeuvre sur le CD est un artefact distinct du support physique et tu paye pour la représentation de l'oeuvre. Mais il n'y a pas plus de travail, ni de différence fondamental entre la creation d'une oeuvre artistique et la creation d'un bien industriel (d'ailleurs y'a bien des brevets sur le sujet). Alors pourquoi cette différence de traitement? Pourquoi ne paye t'on pas les brevet, les marques et autres modèles déposé à chaque fois qu'on utilise un produit sur lesquels ces propriété intellectuelle sont utilisé.
Comme dit plus haut, pourquoi les développeur de code ne sont pas payer à chaque utilisation de leur code? (d'autant plus qu'en France, le code rentre en théorie dans le domaine du droit d'auteur).

En fait le problème c'est que le droit d'auteur à mis en place un système économique à part qui est complètement en décalage avec la réalité d'un système de distribution à grande échelle. Et c'est cette économie qu'il faut revoir.
Ceci dit, je ne remet pas en cause le fait qu'un auteur doit être rémunérer pour son oeuvre. Je dit juste qu'il faut trouver d'autre forme. Pour moi la notion de "représentation" est la vrai source du problème. Au final tout est représentation.
Typiquement si un auteur était payer comme un brevet, il toucherait des droit sur les CD et les download, mais pas sur l'utilisation subséquente qui en serais faite. (Commercialement ou pas). A lui de valoriser correctement sa musique (Et oui, je pense que les CD ou les download pourrais être un peu plus cher à condition d'en avoir un usage plus libre).
Après "l'echange" non commercial gratuit, j'en suis pas fan, pour les même raison que ci-dessus. On continuerais à créer une exception économique qui n'a pas de sens réel. Sans compter la difficulté à différencier la nature d'un échange.

Egmorn a écrit :

Je comprends le contexte qui soutends le droit d’auteur. Mais ce droit à créer une exception qui était « acceptable » à l’époque ou les artistes étaient des protégé d’une élite riche avec une culture difficile d’accès.
Dans un monde au la culture est devenu une industrie grand public accessible à tous, cette différence de traitement entre emploi est choquante. Il est tout a fait normale d’en rediscuter et de la mettre en cause.
Je ne dit pas qu’on trouvera mieux. Mais au moins on peut essayer de chercher au lieu de crier comme des goret qu’on égorge. C’est pour le bien de tous. Car a partir du moment ou un système est jugé inique, les gens vont instinctivement chercher des modes informel de contournement. La seul façon de faire taire le piratage c’est de revenir à un modèle économique acceptable par l’ensemble.

Le problème n’est pas le principe du droit d’auteur mais le fait qu’on cherche uniquement à le faire respecter par l’interdiction ou plutôt l’autorisation préalable, ce qui implique une demande d’autorisation et un contrat en bonne et due forme. Il existe d’autre moyens d’assurer les droits patrimoniaux des créateurs que d’avoir recours à ce système qui devrait être réservé aux exploitations industrielles. C’est du moins mon avis. Et aussi : les auteurs devraient plus facilement pouvoir se libérer de leurs éditeurs, qui mènent la danse et auxquels ils sont plutôt enchaînés par leurs contrats. Les modalités de ceux-ci devraient être réformées.

Là dessus par contre je suit tout a fait d'accord.

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#34 04-12-2012 12:12:49

David Croquettes
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Re : «La notion d?auteur doit être remise en cause»

Egmorn a écrit :

Certes, mais dans le cadre du droit d’auteur, je doit payer à la représentation. Et donc non pas a chaque fois que je prends possession de l’oeuvre mais bien à chaque fois que je l’utilise. D’ou mon analogie avec le taxi.
J’achète un CD qui est donc un bien unique avec la musique dessus. Je devrais pouvoir l’utiliser commercialement. Hors si je veux l’utiliser commercialement il me faut payer a chaque usage.
Un peu comme si un Taxi devait payer pour l’usage commercial de sa voiture.

On nage en pleine confusion. On ne paie pas l’utilisation d’un taxi mais le service de transport qu’en offre le propriétaire. Lui même paie la valeur du taxi à chaque fois qu’il le remplace. À la différence d’une œuvre littéraire ou artistique un taxi n’est pas reproductible et à une durée de vie limitée. Le propriétaire lui aussi paie à chaque fois qu’il le remplace.

J’achète le livret d’une œuvre théâtrale au prix de 25 € sur lequel l’auteur perçoit à peu près 12 % du prix de gros hors taxes en droit d’auteur, c’est à dire : 25/1,055/2x0,12 = 1,42 € ; je met en scène et donne sur un an 300 représentations avec en moyenne 300 spectateurs à chaque fois, jauge moyenne, à 20 € la place donc un chiffre d’affaire de 300x300x20 = 1 800 000 € Sacrée culbute !

L’auteur aurait donc perçu 1,42 € alors que les représentations ont généré 1 800 000 € de chiffre d’affaire.

Actuellement, de mémoire, il perçoit un pourcentage de 12 % du tarif HT du billet d’entrée soit 1800000/1,055x0,12 = 204739 € environ. Inclure de telles sommes dans le prix de vente ? Un livret théâtre doit se vendre aux alentours de 5000 exemplaires, pas des dizaines de milliers… Augmenter le prix hors taxes de 204739/5000 = 40,9478 € ce qui nous donne le livret à (25/1,055+41)*1,055 = 68,255 €

Qui va l’acheter à ce prix ? Pourquoi faire supporter aux lecteurs qui n’iront jamais voir la pièce en scène son financement alors que les revenus qu’on en tire sur un an sont très importants ? N’est-il pas stupide d’imposer un surcoût de 41 € alors que ça ne coûte même pas 2,3 € à chaque spectateur ?

C’est bien le paiement proportionnel aux réprésentations qui est moderne et équitable, pas je ne sais quel système basé sur un forfait acquitté en préalable à toute exploitation. Personne n’investirait à l’aveugle car nul n’est certain du succès et les acheteurs de livres ne doivent payer que ce qu’ils consomment, c’est à dire le livre pour lire et pas toutes les exploitations futures de l'œuvre (thèâtre, cinéma, télévision, radio, etc.), par définition hypothétiques.

Egmorn a écrit :

En fait le problème c’est que le droit d’auteur à mis en place un système économique à part qui est complètement en décalage avec la réalité d’un système de distribution à grande échelle. Et c’est cette économie qu’il faut revoir.
Ceci dit, je ne remet pas en cause le fait qu’un auteur doit être rémunérer pour son oeuvre. Je dit juste qu’il faut trouver d’autre forme. Pour moi la notion de « représentation » est la vrai source du problème. Au final tout est représentation.
Typiquement si un auteur était payer comme un brevet, il toucherait des droit sur les CD et les download, mais pas sur l’utilisation subséquente qui en serais faite. (Commercialement ou pas). A lui de valoriser correctement sa musique (Et oui, je pense que les CD ou les download pourrais être un peu plus cher à condition d’en avoir un usage plus libre).

C’est ainsi pour que la rémunération soit en juste proportion des utilisations, représentations, du succès rencontré et de la valeur crée et accumulée avec l’œuvre. Il ne faudrait pas oublier que la part de l’auteur est minime relativement aux sommes récoltées lorsqu’il y a commercialisation à grande échelle. Et si ça ne se vend pas il ne gagne rien.

Egmorn a écrit :

Dans un monde au la culture est devenu une industrie grand public accessible à tous, cette différence de traitement entre emploi est choquante.

L’auteur n’est pas un salarié qui bénéficie d’une certaine sécurité de l’emploi, d’un salaire régulier, garanti, des prestations sociales en cas de perte d’emploi etc. Faut-il fonctionnariser les auteurs et les salarier ? Sur quels critères ? Une culture d’état avec ses auteurs attitrés ? C’est ça qui serait choquant.

Egmorn a écrit :

Car a partir du moment ou un système est jugé inique, les gens vont instinctivement chercher des modes informel de contournement. La seul façon de faire taire le piratage c’est de revenir à un modèle économique acceptable par l’ensemble.

Je ne crois pas une seule seconde que l’on pirate parce que le système serait jugé inéquitable. Ce sont des pseudos justifications qu’on trouve sur les forums et qui correspondent à une culpabilité non assumée, une manière de s’excuser à posteriori. Alors on s’imagine justicier sans peur et sans reproche qui combat les méchants majors. C’est puéril. On pirate parce qu’on peut le faire sans gros risque et certains même ne s’en rendent pas compte ; tout bonnement.

On essaie de juguler ça par la peur du gendarme mais le réseau est ainsi fait que ça ne marchera jamais. Il faut un moyen supplémentaire de rémunérer les auteurs. En plus des internautes qui font des économies mais qui dépensent en outils high-tech, toute l’industrie informatique et des réseaux fait de l’argent sur les échanges. Tout le monde devrait payer, les sommes seraient minimes si tous sont à contribution. Si les biens culturels sont en partie socialisés la rémunération aussi doit l’être.


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#35 04-12-2012 13:03:01

Egmorn
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Re : «La notion d?auteur doit être remise en cause»

En fait tu as mal compris mon analogie des taxis. Je ne te parle pas du taxi physique mais des nombreux brevet, marques ou autres éléments de propriété intellectuel sur une voiture (la forme par exemple).
Quand j'achète une voiturés je paye une fois pour toute tout le travail de création. Quel que soit l'usage que j'en fait commercial ou non. Et indépendamment des propriétés intellectuels dessus (pareil pour un téléphone etc...)

Quand j'achète un CD, ou un livret de théâtre. Pourquoi n'ai-je pas le droit d'utiliser les propriété intellectuelle qui le constitue alors que pour tout le reste ça marche.
Et oui quand je prends un taxi je paye le service de taxi mais aussi la qualité du véhicule. De même que quand je vais au théâtre, je paye pour le service (jeu des acteurs) ainsi que pour la qualité de l'œuvre.
Enfin pour ton analogie du prix, la ou je te rejoint c'est qu'un changement de modèle économique implique un changement des prix. Pour moi faut pas se faire d'illusion. Si on veux plus de liberté et plus de distribution d'œuvre sans droit à payer, alors automatiquement il faut aussi accepter une augmentation du prix de l'œuvre pour garantir une rémunération acceptable de l'auteur.

Pour reprendre ta phrase sur la valeur crée de l'œuvre, le taxi ne crée pas non plus la même valeur que la voiture familiale secondaire. Et pourtant tu le paye le même prix.

Dernière modification par Egmorn (04-12-2012 13:05:44)

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#36 04-12-2012 14:52:13

David Croquettes
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Re : «La notion d?auteur doit être remise en cause»

Egmorn a écrit :

En fait tu as mal compris mon analogie des taxis. Je ne te parle pas du taxi physique mais des nombreux brevet, marques ou autres éléments de propriété intellectuel sur une voiture (la forme par exemple).
Quand j’achète une voiturés je paye une fois pour toute tout le travail de création. Quel que soit l’usage que j’en fait commercial ou non. Et indépendamment des propriétés intellectuels dessus (pareil pour un téléphone etc...)

Confusion. C’est le fabricant qui paie les brevets et au prorata du nombre d’objets qu’il fabrique, comme l’organisateur de spectacle paie les droits d’auteur au prorata des ventes de places qu’il réalise. Rien de plus, rien de moins, s’il fait salle comble il paie beaucoup en salle vide rien du tout. On ne peut plus équitable, rien n’est payé d’avance.

Egmorn a écrit :

Quand j’achète un CD, ou un livret de théâtre. Pourquoi n’ai-je pas le droit d’utiliser les propriété intellectuelle qui le constitue alors que pour tout le reste ça marche.
Et oui quand je prends un taxi je paye le service de taxi mais aussi la qualité du véhicule. De même que quand je vais au théâtre, je paye pour le service (jeu des acteurs) ainsi que pour la qualité de l’œuvre.

Comparer une performance de comédien à un service est hors sujet. N’importe quel taxi fait l’affaire, pas n’importe quel comédien. C’est déprécier leur travail et un mauvais acteur fera des fours. De même une œuvre littéraire, par nature immatérielle et impérissable, n’a rien à voir avec une voiture.

Egmorn a écrit :

Si on veux plus de liberté et plus de distribution d’œuvre sans droit à payer, alors automatiquement il faut aussi accepter une augmentation du prix de l’œuvre pour garantir une rémunération acceptable de l’auteur.

Je ne vois pas où il est gênant de payer ce qu’on distribue puisque on ne paie que proportionnellement aux profits réalisés. Dans les échanges gratuits entre internautes ce sont les FAI, les fabricants de machines, les moteurs de recherche, les régies publicitaires qui gagnent de l’argent… même si elles s’en lavent les mains. C’est un fait. Enfin je ne me sens pas privé de liberté parce que je dois payer mon épicerie, ce que je mange, mes vêtements, mes transports. Pourquoi le serais-je pour avoir à payer un produit culturel avec une quote part de droit pour l’auteur ?

Egmorn a écrit :

Pour reprendre ta phrase sur la valeur crée de l’œuvre, le taxi ne crée pas non plus la même valeur que la voiture familiale secondaire. Et pourtant tu le paye le même prix.

Le taxi en lui-même ne crée pas de valeur c’est le service de transport proposé qui crée la valeur. Le taxi n’est qu’un outil sur lequel le fabricant a déjà acquitté le prix de la propriété intellectuelle au prorata du nombre d’exemplaires fabriqués. Celui qui anime un bar à thème avec une musique spécifique vend bien la musique car s’il n’en passait pas ou en utilisait une autre, il n’aurait pas ou moins de clientèle. Il est légitime que les auteurs et les interprètes participent de la prospérité qu’ils contribuent à créer. De plus le prix à payer est minime relativement au chiffre d’affaire réalisé.

Pour conclure, je ne pense pas qu’il n’y ait des fonctionnements à revoir, reste que globalement le principe du droit d’auteur est adapté au monde moderne et aux réseaux et pour moi mieux que le copyright qui lui est détenu par les producteurs et non les auteurs, ceux-là n’ont pas les mêmes intérêts et sont enclins à s’en servir pour conforter leurs monopoles. C’est là qu’il ne s’agit plus de défense des auteurs ou des interprètes qui travaillent pour ou avec eux.

Dernière modification par David Croquettes (04-12-2012 14:55:44)


Notez bien que je n’ai pas de téléphone portable et que je me fous aussi bien de l’iPhone que du Galaxy ou même de tout Android de merde.

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#37 04-12-2012 17:56:44

Egmorn
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Re : «La notion d?auteur doit être remise en cause»

Comparer une performance de comédien à un service est hors sujet. N’importe quel taxi fait l’affaire, pas n’importe quel comédien. C’est déprécier leur travail et un mauvais acteur fera des fours. De même une œuvre littéraire, par nature immatérielle et impérissable, n’a rien à voir avec une voiture.

Et tu déprécie le travail des taxi. Certains taxi sont des chauffard, d'autre sont désagréable. Certains prennent la carte bleu d'autre non etc... Y'a plein de chose qui font un bon et un mauvais Taxi et qui peuvent imposer le choix du Taxi. C'est particulièrement vrai hors de Paris ou on est pas confronté aux industrie mais à de petits indépendant.

Le taxi en lui-même ne crée pas de valeur c’est le service de transport proposé qui crée la valeur. Le taxi n’est qu’un outil sur lequel le fabricant a déjà acquitté le prix de la propriété intellectuelle au prorata du nombre d’exemplaires fabriqués.

Encore une fois je ne suis pas d'accord. La meilleur preuve en est tous les services de limousine. Le Taxi lui même peut être important pour le stnading. Mais aussi pour le confort. Si je veux un taxi et que je vois arriver une poubelle. Si j'ai le choix, je vais en prendre un autre.

Confusion. C’est le fabricant qui paie les brevets et au prorata du nombre d’objets qu’il fabrique, comme l’organisateur de spectacle paie les droits d’auteur au prorata des ventes de places qu’il réalise.

Oui mais tout le problème du droit d'auteur c'est la réutilisation.
Sur un spectacle vivant pas de problème. Mais quid de la projection d'un film?

Après tout, si on veut rester cohérent, le distributeur paye les droits avec la bobine. Pourquoi doit-on payer à la place alors qu'on utilise un objet physique. D'ou mon analogie avec le taxi.

De même une œuvre littéraire, par nature immatérielle et impérissable, n’a rien à voir avec une voiture.

Je ne compare pas l'oeuvre avec la voiture, mais le CD, le film ou le fichier numérique à la voiture.
Je compare l'oeuvre aux brevet, au design de la voiture qui sont tout autant des oeuvre immatériel protégé par la loi sur la propriété intellectuel. Mais qui sont rémunéré complètement différemment.

En fait je ne voit pas en quoi faire le design d'une voiture est différent de composer une musique pour Johnny. Dans les 2 cas il y'a un acte de création intellectuel. Dans les deux cas l'oeuvre en soi est immatériel mais au final l'oeuvre est instancié sur un objet physique.
Par contre dans un cas, l'auteur est rémunéré sur chaque instanciation de l'oeuvre. Dans l'autre, le designer est payé à la c commission pour le design d'un modèle. Si le design est réutilisé il sera repayé à nouveau. Mais le payement est indépendant du nombre vendu c'est un montant fixe payé en avance une fois pour toute.
Pire même, la voiture que j'achète je peux utiliser son design a des fins commerciales (utiliser une smart pour faire de la pub). Et ce sans payer un sous de plus au designer. Par contre le CD de Johnny, si je veux l'utiliser en boite de nuit, je doit payer encore des droits.

Pour moi, lorsque la major décide de publier un auteur, elle devrais acheter les droits de publication une bonne fois pour un montant substantielle (plusieurs milliers d'€). Et à partir de là elle distribue autant de mp3 qu'elle veux (du moment ou le format de distribution est cohérent avec le contrat signé). Et une fois que j'ai acheté le CD ou le mp3. De même je devrais pouvoir faire ce que je veux avec (sauf le copier et le distribuer, car la on rentre dans un autre débat). Par contre je devrais pouvoir le revendre.

Dernière modification par Egmorn (04-12-2012 20:23:46)

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#38 05-12-2012 15:10:09

kio
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Re : «La notion d?auteur doit être remise en cause»

Egmorn a écrit :

Et oui quand je prends un taxi je paye le service de taxi mais aussi la qualité du véhicule.

Euh… nan. En tout cas à Paris, et en dehors des services particuliers. Que ton taxi, pécho dans la rue, soit une poubelle ou une limo (= berline allemande), tu paieras le même prix. Donc quand tu payes le service de taxi, tu ne payes que le fait d'être transporté au chaud et au sec entre un point A et un point B. C'est tout.
Mais arrivent maintenant les services de voiturage ("pas des taxi"), et je trouve ça pas mal du tout : on commence enfin à avoir des professionnels du transport !


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#39 05-12-2012 15:20:00

Egmorn
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Re : «La notion d?auteur doit être remise en cause»

kio a écrit :
Egmorn a écrit :

Et oui quand je prends un taxi je paye le service de taxi mais aussi la qualité du véhicule.

Euh… nan. En tout cas à Paris, et en dehors des services particuliers. Que ton taxi, pécho dans la rue, soit une poubelle ou une limo (= berline allemande), tu paieras le même prix. Donc quand tu payes le service de taxi, tu ne payes que le fait d'être transporté au chaud et au sec entre un point A et un point B. C'est tout.
Mais arrivent maintenant les services de voiturage ("pas des taxi"), et je trouve ça pas mal du tout : on commence enfin à avoir des professionnels du transport !

Ce n'est pas parceque le prix est fixe que tu ne paye pas la qualité du véhicule ou le service du chauffeur.
Y'a de la concurrence, tu as le choix. Si le taxi ne te plait, tu peux aller ailleurs. Si tu n'aime pas Taxi Bleu, y'a des indépendant. etc... Tu as la possibilité de choisir le taxi qui te plait. D'autant plus à Paris qu'ailleurs. D'ailleurs les compagnie de taxi l'ont compris. Si tu veux un taxi écolo, tu peux commander un taxi en demandant à avoir une hybride sur les deux principaux services de taxi parisien. Comme dit plus haut y'a aussi des services de limousine, de moto-taxi etc...
Donc oui le véhicule et/ou le service fait bien parti de l'offre d'un taxi.

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#40 05-12-2012 15:56:37

simonsorcier
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Re : «La notion d?auteur doit être remise en cause»

Ce n'est peut-être pas la peine de rentrer autant dans les détails pour une comparaison qui est un peu biaisée au départ : dans la culture comme dans le service, la rémunération est (potentiellement) indexée sur la qualité perçue (en théorie); maintenant il y a quelque chose en plus dans la culture, qui dépasse le simple "service rendu" et la simple technique et rentre dans une autre dimension.

Autrement dit, je ne suis pas forcément convaincu qu'il faille aligner le droit d'auteur sur le droit des brevets au motif que le choix d'acheter une peugeot ou une BMW serait du même ordre que celui d'aller voir un opéra de Merce Cunningham ou un spectacle de laurent baffie.

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#41 05-12-2012 20:38:03

Egmorn
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Re : «La notion d?auteur doit être remise en cause»

simonsorcier a écrit :

Ce n'est peut-être pas la peine de rentrer autant dans les détails pour une comparaison qui est un peu biaisée au départ : dans la culture comme dans le service, la rémunération est (potentiellement) indexée sur la qualité perçue (en théorie); maintenant il y a quelque chose en plus dans la culture, qui dépasse le simple "service rendu" et la simple technique et rentre dans une autre dimension.

Autrement dit, je ne suis pas forcément convaincu qu'il faille aligner le droit d'auteur sur le droit des brevets au motif que le choix d'acheter une peugeot ou une BMW serait du même ordre que celui d'aller voir un opéra de Merce Cunningham ou un spectacle de laurent baffie.

Pour revenir un peu plus sur le sujet et moins dans les comparaison foireuse.
En effet ce que je ne comprends pas c'est cette dentelle fine sur la propriété intellectuel on en arrive à des modèles opaque et incompréhensible (c'est pas forcément involontaire). Et dans tous les cas ça génère des déviances dangereuse.
D'ailleurs le droit d'auteur comme les brevets sombre dans un problème similaire: une sur-protection par la voie légal qui entraîne une sclérose du domaine (Apple vs. Samsung, ou la RIAA vs ses clients).
Dans l'absolue c'est toute la législation de la propriété intelectuelle qui mérite d'être remise à plat. Je ne remet pas en cause la propriété intelectuelle que je trouve utile (même si je sais que le débat existe). Mais comme on disait plus haut je remet en cause le système qu'on a monté pour les protégé qui ne tient plus debout.

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