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Rideau sur une mort médiatisée
Décès d?une star de la télé qui a mis en scène sa lutte contre le cancer.
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À force de vivre dans une société de surveillance totale, les anglais ont enfin touché le fond du voyeurisme en allant jusqu'à admirer la mort en direct (ou presque) d'un être humain. C'est pathétique.
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C'est Marx, je crois, qui annonçait la transformation de toute chose en marchandise : ici, le sexe, l'inculture, puis la maladie, puis la mort. Même le bonheur futur de ses enfants ne peut se mesurer qu'en espèces sonnantes et trébuchantes.... Que cette jeune personne l'ait compris (mais elle ne sait pas apparemment qu'il y a aussi des enfants de riches qui se droguent) n'est finalement pas si choquant que ça : ne nous dit-on pas, lors des formations aux techniques de recherche d'emploi, qu'il faut "savoir se vendre"? Au temps béni d'avant Marx, c'était la putain Nana qui "se vendait". Encore le faisait-elle avec arrogance, en se moquant des hommes qui l'achetaient, alors que lors d'un entretien d'embauche l'humilité est de mise. Jade Goody est un peu comme Nana. Le plus choquant est qu'il y ait des gens pour acheter cette défroque inutile, laide et a priori invendable que sont la bêtise, le racisme, la souffrance, la maternité en mode mélodramatique, la mort et le passage de tout ça dans la machine à faire les yeux carrés.
En anglais "buy" veut dire acheter, mais aussi gober quelque chose de très gros. Être le dindon de la farce en somme.
Dernière modification par wewantashrubbery (24-03-2009 09:36:15)
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Il y avait en son temps une femme noble, une jolie duchesse digne du théâtre de Clara Gazul qui, sous l'ombre des réverbères de la rue Basse-du-Rempart, se plut à détruire, mais par petites doses savamment distillées, la chair et le sang de ce corps voué à toutes les disparitions ; cela parce que le cœur à vif de l'homme qu'elle avait aimé servit de pâture pour des chiens hargneux à la solde d'un mari jaloux.
Et à chaque fois qu'elle vendait au tout-venant une parcelle des dédales de sa plus digne beauté — la folle énergie d'une femme qui ne se voulait plus « qu'une fille de cent sous » —, c'étaient des cris d'extase et de vengeance arrachés à l'exubérance femelle de sa poitrine avec les yeux rivés à ce bracelet sur lequel il y avait le portrait chétif d'un vilain rehaussé du collier de la Toison d'or.
Une façon d'exposer sa décrépitude en sélectionnant par vengeance calibrée le hobereau à qui elle s'adressait !
Et si elle vint à mourir pour de bon, du côté des alcôves à paillasses crues pour indigents et lépreux de la Salpetrière — bien sûr ! bien sûr ! — ce fut en se tordant de rire plus encore qu'en vertu du supplice qu'elle venait d'endurer pour le meilleur des représailles avec, en guise d 'épitaphe, le rappel d'un titre augmenté d'une illusion de remords.
Comme cela était vrai, beau, géant !.. À mille lieues de ces cadavres sur gambettes qui n'ont plus rien à exposer, même aux yeux du public le plus « large ».
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