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#1 12-10-2010 13:14:54

Ecrans.fr
Administrateur
Inscription : 25-06-2007
Messages : 1 000

Neil Postman résonne toujours deux fois

Neil Postman résonne toujours deux fois

Réédition d?un essai visionnaire de 1986 par le théoricien de la communication.

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#2 12-10-2010 20:03:03

ataraxo
Habitué
Inscription : 11-11-2009
Messages : 194

Re : Neil Postman résonne toujours deux fois

J'ai lu cet essai il y a un certain temps et je pense que c'est un incontournable. Alors, bien sûr, il ne faut pas y voir une bible qui a réponse à tout mais il devrait être lu au moins par:

- Ceux qui croient voir des révolutions dans ce qui n'est au final qu'une évolution progressive de la société. Par exemple ceux qui pensent que la futilité de Twitter ou l'inanité des status Facebook sont une preuve de la destruction proche de la civilisation alors que les mêmes inquiétudes existaient aux débuts du télégraphe.

- Ceux qui répètent "Big Brother, Big Brother..." comme un mantra, qui croient que 1984 est le seul ouvrage d'anticipation dont ils auront jamais besoin pour briller en société et qui sont persuadés que le totalitarisme et l'état policier sont la seule chose qui puisse menacer une société démocratique.

Pour ceux qui veulent une courte introduction à cet essai (surtout la relecture de l'opposition Orwell/Huxley), il existe une courte bande-dessinée disponible sur le net.

Pour conclure: What Orwell feared were those who would ban books; what Huxley feared was that there would be no reason to ban a book, for there would be no one who would want to read one.

Dernière modification par ataraxo (12-10-2010 20:05:40)

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#3 13-10-2010 07:07:16

B.Traven
Habitué
Inscription : 16-10-2008
Messages : 61

Re : Neil Postman résonne toujours deux fois

@ataraxo
Je suis en gros d’accord avec vous. Le peu de commentaires autour de cet article sur le bouquin de Postman est en soi un début de preuve de la remarque de Thoreau. Le moindre pet de travers de n’importe quel alouate, le moindre documentaire sur la femme du président et voilà tout le monde médiatique en émoi. Un article qui demande un minimum de réflexion et c’est le désert. Et visiblement l’embarras du journaliste. 
Cela étant, le travail de Postman (au nom prédestiné) mérite d’être connu. Il est surtout non réductible à ce qui est plus un pamphlet (réjouissant) qu’une étude rigoureuse. L’aphorisme de Luhan (« The medium is the message ») qui est le fondement de ce texte, s’il est pris au pied de la lettre (ce qui est le cas chez Postier) est d’une radicalité intellectuellement stimulante mais un outil d’analyse peu précis.
Si le message n’est pas tout entier réductible au medium, on peut par contre avancer que celui-ci le constitue. A la télévision par exemple, le message verbal est transmis à la fois par une institution (la télévision comme instance économico-politique) et par le dispositif cinématographique (ce que peu de commentateurs de la sortie naïve de Le lay ont perçus). Le dispositif cinématographique : mise en scène, direction d’acteurs (le débit par exemple), axe, cadre, lumière, décor, maquillage, rythme de montage, mixage, autant d’éléments producteurs de sens qui ne sont jamais pris en compte par les supposés critiques de télévision. (Vouloir moraliser la télévision c’est comme vouloir moraliser le capitalisme, immoral par définition ; faire de la rhétorique de comptoir sur les mérites comparés des chaînes, c’est nous prendre pour des veaux).
Ce n’est pas vrai seulement pour la télévision ou l’Internet (deux média que tout oppose encore) c’est vrai aussi pour les données imprimées quotidiennement qui désinforment plus qu’elles ne forment : «La liberté de la presse est l'ange exterminateur de la liberté en ce qu'elle consiste à donner aux journalistes l'impunité totale pour crier depuis les toits de la chose imprimée n'importe quelle polissonnerie qui dans les échanges normaux serait pourvue d'une muselière..." (Karl Kraus)
Merci quand même à la journaliste pour ce rappel non négligeable.

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