Ce qui me gêne, c'est cette passion (tant de la part des technophiles qui nous expliquent que demain sera plus techno' qu'aujourd'hui que des irréductibles défenseurs des bonnes vieilles méthodes qui marche) qui ne soulève pas les bonnes questions.

Tout d'abord, bien malin qui peut prédire l'avenir. Je n'aime pas ce discours qui consiste à nous faire croire, sans expliquer comment, que notre futur sera fait de livres électroniques.

Il n'y a aucune technologie qui ne se soit répandue sans qu'on y trouve un intérêt. Alors, si on défend une innovation, il faut déjà commencer par là.

Partant de là, un certain nombre de questions pratiques se posent pour ce qui est de la lecture sur écran :
- on constate généralement une baisse de la rapidité de lecture sur des supports à éclairage actif (où la lumière vient du support de lecture)
- question bilan écologique, la livre papier n'a rien à envier aux systèmes d'information et au livre électronique : pas de consommation énergétique, production de loin moins polluante, ... (et on replante les arbres coupés, et on recycle le papier)

Par ailleurs, l'intérêt majeur d'un système d'information (un ordinateur en somme), c'est de pouvoir dupliquer l'information à l'infini, sans perte et pour un coût négligeable. Pour le reste, les ordinateurs personnels n'ont rien de fondamentalement novateur.

Or toutes les techniques de protection numérique des droits (les fameux DRM) ont le fâcheux défaut de rendre pénible la duplication de l'information. Dans ces conditions, pensez-vous vraiment que le grand public y trouvera un intérêt ?

Et pour ce qui est d'alléger le sac des enfants, louable intention, l'amour de la technologie ne doit pas occulter le fait que le livre électronique est une solution parmi d'autres.

Mal réfléchit, cet élan vers la technologie mène à des aberrations comme distribuer des ordinateurs portables personnels aux enfants. Étant donné que l'enfant peut y installer ce qu'il veut, ou lancer le logiciel de biologie pendant un cours de mathématiques, on peut s'inquiéter de la distraction que peut amener ce nouvel outil.